lundi 20 mars 2006






26° Démocratie et surréalisme.



Si les manifestants contre le CPE doutaient encore une seconde de ce que le gouvernement se payait leur tête, M. Renaud Dutreil, le ministre des PME vient d'en parachever la démonstration avec brio.

À l'issue d'une réunion à Matignon entre Dominique de Villepin et une vingtaine de chefs d'entreprise, il a déclaré entre autres :

« "Revenons à ce qu'est la République. La République, c'est la démocratie parlementaire, ce sont des parlementaires qui votent et débattent les lois".

Sans doute est-il nécessaire de rappeler à Monsieur Renaud Dutreil que, en l’occurrence, les parlementaires n'ont ni débattu ni voté cette loi, attendu que le premier ministre a cru pouvoir zapper le débat parlementaire et faire passer sa loi par décret grâce à l'article 49-3.

Comme sa rédaction n'avait fait l'objet d'aucune concertation, nous avons là le modèle d'une loi qui ne répond à aucune des caractéristiques fondamentales qu'on pourrait attendre d'une loi démocratique… Pas de concertation, pas de débat parlementaire.

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Et, cerise sur le gâteau, M. Villepin, dans le magazine «Citato », « regrette que sa méthode ait suscité tant d'incompréhension ». alors qu'on ne voit pas ce qu'il aurait pu faire de plus dans le sens de la brutalité et de l'arrogance… Frémissons à l'idée de ce à quoi nous avons échappé !!!

Comment s'étonner alors qu'une démocratie muselée par le gouvernement et confisquée aux députés aille maintenant s'exprimer dans la rue ? Sans doute l'existence confortable de M. Dutreil l’a-t-elle jusqu'ici préservé des affres du chômage de l'ASSEDIC ?

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