mardi 28 mars 2006










30° Chasse aux pédés fermée...pour cause de manifs….


Le CPE n'est encore ni retiré ni suspendu, mais la chasse aux pédés qui fait rage au bois de Vincennes depuis plus d'un an est, elle, temporairement suspendue pour cause de manifs.

Tous les après-midi ou presque depuis déjà longtemps, une escouade de gendarmes et de policiers, après avoir caché leurs voitures au détour d'un bosquet, montent à l'assaut des quelques malheureux qui n'ont rien imaginé de mieux que les fourrés du bois de Vincennes pour trouver un peu d'extase avec un partenaire de passage.

Au bois de Vincennes, on peut commettre pas mal d'infractions et de délits en toute impunité, mais sortir sa quéquette ou exposer ses fesses au soleil constituent des fautes impardonnables que la maréchaussée n'a de cesse de sanctionner par les plus grands moyens.

J'ai vu certains jours jusqu'à treize pandores survenus dans trois voitures, certains en uniforme et d'autres en civil, monter au front d'un pas viril et s'engouffrer dans les fourrés pour débusquer deux malheureux fornicateurs. Sans compter les équipes qui tous les jours, affectées au lieu, parcourent les allées « suspectes » à cheval ou en moto.

Dans certaines allées « particulièrement exposées », on trouve du crottin frais tous les jours, ce qui prouve que les gendarmes à cheval sont bien passés par là…

À côté de cela, vous pouvez rouler en moto, en scooter voire en quad dans les allées du bois, vous y installer avec un poste à transistors qui couvrira le chant des oiseaux à 1 km à la ronde, ou même avec des tambours, agresser des promeneurs pour les dépouiller et voler leur téléphone portable, aucun problème. Le 22 septembre dernier, je me suis fait agresser par un sauvage qui écumait les allées tranquilles avec un engin à moteur hyperbruyant, bousculer, voler mon téléphone portable sans que la police y trouve à redire. Mon agresseur continue à écumer le bois de Vincennes sur son engin pétaradant, j'appelle la police chaque fois que je le vois et… il court toujours…

Mais sortir sa quéquette au plus profond d’un buisson épineux, bien à l'abri des regards des promeneurs de chiens et des joggeurs haletants, la proposer à un gourmand sous le couvert d'un bosquet obscur que les jardiniers auraient par accident oublié de raser à la hauteur des genoux, alors ça, non ! Tous les après-midi, l'escouade de la pudibonderie monte une garde vigilante, l'ordre règne.

Tous les jours ? Plus depuis quelque temps… Deux ou trois semaines. Très exactement depuis que nos amis étudiants se sont mis en devoir d'occuper la maréchaussée à des tâches plus gratifiantes dans les centres-villes. Il a fallu rappeler la réserve, mobiliser les planqués, et constituer des escouades supplémentaires pour parer au plus pressé.

Ah, je les imagine transpirant sous leurs casques lourds, derrière leurs boucliers, les yeux rougis d'une bourrasque de gaz lacrymogène qu'un vent facétieux a renvoyé dans leur direction, regardant fondre sur eux des hordes de casseurs pleins de la violence de ceux qui n'ont rien à perdre…

Ils doivent les regretter, les petits pédés du bois de Vincennes… Évidemment, c'est plus peinard, la chasse aux pédés. Ça court un peu quand on les arrête, mais ça ne jette pas de projectile, ça ne se défend pas, ça ne casse pas les vitrines et les voitures. Ça fait du chiffre sans risque, presque à coup sûr…

En tout cas, en ce moment, le loup n’est pas là et les souris dansent…






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