mercredi 26 avril 2006

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38° Au fil de l’actualité déchaînée...

Le Québec prépare un projet de loi visant à accélérer l'expulsion des locataires dont le loyer est en retard de plus de trois semaines. Jusqu'à maintenant, les propriétaires pouvaient engager une procédure dès la quatrième semaine de loyer impayé, et l'expulsion intervenait au bout de trois mois.

Il fallait arrêter ce laxisme ! Une loi ultralibérale va être votée, qui autoriserait l'engagement d'une procédure d'expulsion au bout de deux semaines de loyer impayé et conduisant à l'expulsion en moins d'un mois !

Je rappelle qu'en France, un locataire qui connaît bien les lois et déménage volontiers peut vivre indéfiniment en ne payant en moyenne que six mois de loyer par an s’il est célibataire et trois mois s'il a des enfants, tout en étant assuré de ne jamais être expulsé en hiver. Hiver français peu comparable aux rigueurs de l'hiver canadien….

M. de Galouzeau de Villepin, lui, a à coeur d'entretenir la polémique sur la pathologie de psychorigidité amnésique, pour ne pas parler de schizophrénie, dont il semble atteint.

Hier mardi 25 avril, il a installé à la Sorbonne, -- lieu symbolique --, la Commission Université – Emploi qu'il a concoctée pour faire semblant de s'intéresser à l'emploi des jeunes. La cérémonie a eu lieu à toute pompe plutôt qu'en grande pompe, attendu que pendant qu'elle se déroulait, le parvis de la Sorbonne et les rues alentour étaient le théâtre d'un face-à-face tendu entre les CRS et les manifestants.

Au milieu d'un flot de banalités par lesquelles il semble découvrir que « les étudiants attendent beaucoup de l'université, notamment d'être préparé un emploi à la suite de leurs études » et que «Nous n'avons pas à rougir de nos propositions, nous allons gagner la bataille pour l'emploi en avançant avec unité, détermination et volonté. , il distille quelques indices sur sa marginalité quasi cosmique.

Dans son discours, on relève par exemple quelques traces de ce que les étudiants appellent volontiers « foutage de gueule ». En particulier cette phrase par laquelle Don Quichotte de Galouzeau se plaint des réticences que les Français ont à renoncer à leur protection sociale et à voir leur société se transformer en jungle : « Les Français ont des Bastilles dans leur tête….. »

Le pérorateur semble oublier que c'est précisément des attitudes comme la sienne, l'oukase sans dialogue préalable, le décret sans débat parlementaire, le mépris des classes les plus modestes, qui ont conduit les Français à la Bastille en 1789 !

Méfiez -vous des métaphores, Monsieur le Premier Ministre ! Dans l'esprit de millions et de millions de Français qui n'ont pas reçu la même éducation que vous, certains mots ont un sens différent, symbolisent un concept que vous ignorez tant qu'il vous concerne peu… Évitez le mot « Bastille », par exemple !

Au sens où vous l’entendez, ne serait-ce pas plutôt le monde de la finance dont vous êtes le fidèle serviteur qui aurait « des Bastille dans sa tête », persuadé qu'il est que la richesse bien comprise n'est pas une richesse partagée, qu'un pays est riche lorsque ses entreprises sont pétées d'oseille, alors que c'est à la richesse de ses citoyens, ou au moins à leur non- pauvreté que l'on devrait juger de la prospérité d'une nation, persuadé qu'il est que le petit noyau de nantis dont il cultive les avantages suffira à absorber la production des machines et des esclaves chinois, et donc à maintenir l'économie à flot, ce qui est purement illusoire.

Tant d'égocentrisme me confond….

La photo ci-contre symbolise très bien les illusions que M. de Villepin essaie de nous vendre : La femme qui y figure est extraordinairement tatouée, et tous les regards s'attardent sur cette décoration, sur cet aspect extérieur, ce trompe-l'œil, sans s'apercevoir que sous cet aspect tape-à-l’oeil, elle est laide et nue…

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1 commentaire:

Anonyme a dit…

jacques.toujour égal a toi même,il est toujours captivant de venir te lire.....defenseur des injustices,je trouve ton engagement remarquable