samedi 10 mars 2007

87° Chapons, canards, vautours et hyènes et loups.

.


La campagne bat la campagne. Certains candidats sont tellement « à la limite » que malgré la bienveillance d’une presse assez largement complice et prompte à déplacer les piquets vers la droite à chaque nouveau dérapage, comme un paysan roué qui essaie d’agrandir son champ, on joue de plus en plus avec l’inacceptable.

Alors, parlons couilles, si vous le voulez bien. Pour moi, en avoir, c’est avant tout se souvenir que tous les hommes en ont pareillement, et qu’on ne valorise les siennes qu’en respectant celles des autres.

Pour moi, en avoir, c’est aussi ne jamais oublier que nous ne vivons pas pour nos organes, que ce soit le tube digestif ou l’appareil génital, qui ne sont que des accessoires au service du plaisir, de la survie et de la reproduction d’un être doué de raison dont le principal apanage demeure le cerveau.

.
Alors, considérer des communautés entières avec commisération et pratiquer la dérision et l’ostracisme au prétexte qu’elles ne font pas de leurs attributs le même usage que vous, c’est régresser au stade animal, dans ce monde où les attributs du pouvoir sont les griffes et les dents.

Ceux qui se complaisent dans cette « supériorité physique » sont-ils des écervelés qui se raccrochent aux branches et espèrent briller en éteignant les autres et s’abandonnent à des réflexes primaires d’ostracisme territorial ?

Je persiste, moi, à vouloir vivre dans une société où les attributs du pouvoir sont l’intelligence, la concorde universelle, la raison qui construit, l’union qui fait la force, et la différence qui génère l’enrichissement.

Et si la démocratie ne permet pas à ces simplistes d’obtenir les élus locaux nécessaires à l’obtention des cinq cents signatures, c’est que je ne dois pas être le seul à penser ainsi.

.
Le loup ne put pas jouer éternellement au gentil toutou, et hier, il a montré ses dents. Mon premier réflexe en entendant parler du « ministère à l’immigration et à l’identité française » a été de me souvenir douloureusement du commissariat aux affaires juives de Darquier de Pellepoix…. Ou de certaines identités pangermaniques plus ou moins bonnes à ryen qui ont jadis mobilisé tant de monde, fait tant de dégâts et provoqué tant de drames et de catastrophes.

L’histoire nous a appris que quand ces choses-là ont commencé, elles ont débuté tout petit, par des vaguelettes, une élection parfaitement régulière, et que le gros de l’opinion publique trouvait ça très bien, prudent, résultant d’une saine gestion prévisionnelle, réaliste et prometteur.

« Tout était dans Mein Kampf, mais personne n’a pensé à le lire à temps ».


Hier, on a vu les dents du loup.

.



.


Aucun commentaire: