mardi 12 juin 2007

103° Menteur, menteur....

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Ça y est. La dérive des discours populistes et mensongers est amorcée. Les Français sont à table, serviette autour du cou, couverts dressés dans les mains, pour la séance d’avalage de couleuvres.

La vigilance du bon peuple est anesthésiée, les discours s’engouffrent dans les esprits comme de la brioche disparaît un jour de fête. Ce n’est pas la sortie de Ségolène hier soir au 20 heures d’Antenne 2, où elle a en direct enguirlandé Pujadas et toute la télé pour leur application « particulière » des consignes du CSA qui va y changer grand chose, hélas. L’avènement des contrevérités est arrivé.

Par exemple, les candidats à l’immigration par rapprochement familial devront apprendre le français dans leur pays avec un stage de deux mois et y passer un examen. Nul doute que cette loi a été pondue par des bons nantis qui ne manquent pas d’envoyer leurs enfants en séjour linguistique à l’étranger » parce que rien n’est mieux qu’une « immersion » pour apprendre une langue… Faites ce que je dis, pas ce que je fais…

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Par exemple, la « TVA sociale ». Rien que l’accouplement de ces deux mots est un coït contre-nature. Un peu comme « cuisine anglaise ». Si la phrase n’explose pas, au moins son auditeur devrait exploser de rire. Eh bien avec « TVA sociale », non.

Pourtant, aucun impôt n’est plus antisocial que la TVA, qui frappe des mêmes sommes le riche et le pauvre. Aucun impôt n’est aussi inique, aussi inégalitaire… Un ménage sur deux est exempté d’impôts sur le revenu, ce qui donne une idée de la pauvreté générale de la population, mais aucun n’échappe à la TVA. Alors, on va l’augmenter « pour votre plus grand bien » comme disait le bourreau en allumant le bûcher.

Suit tout un discours qui n’est qu’une accumulation de contrevérités. « Elle ne frappera que les produits étrangers ». Vous avez essayé de vivre sans « produits étrangers » ? Même dans les produits français, la part de pétrole « produit étranger » nécessaire à leur fabrication et à leur transport est significative. Une voiture sur 2 est étrangère. La moitié des pièces des voitures françaises sont étrangères. ( acier, électronique, ABS, freins, hydraulique, injection, tissus, j’en passe). Toute l’informatique est étrangère, même les ordinateurs français sont constitués de pièces étrangères, jusqu’au carton d’emballage et l’impression des notices).

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Tous les constituants de vos télévisions et de vos téléphones sont étrangers, et les trois quart de votre matériel de cuisine. La moitié des fruits et légumes est d’origine étrangère, même les herbes de Provence ! (qui ne s’appellent jamais « herbes de Provence » sauf les rarissimes et minoritaires véritables, vous avez remarqué ? Lisez donc vos emballages !). Plus de la moitié des poissons que vous mangez et une grosse part de la viande sont étrangères…L’étiquette de votre paquet de lessive est en quatre langues…

Mais ça ne s’arrête pas là. « Les prix n’augmenteront pas », assurent les bonimenteurs du gouvernement, « si les entreprises jouent le jeu ». c'est-à-dire si elles répercutent bien sur leur budget social le bénéfice de ce supplément de TVA au lieu d’engraisser leur marge bénéficiaire avec. Mais vous avez déjà vu une entreprise « jouer le jeu » ? Moi, non.

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Vous avez vécu les 35 heures dans votre entreprise ? (suivant la loi Robien qui concerne 89% des salariés, et non pas la loi Aubry, court-circuitée par la précédente parce que moins profitable aux entreprises, mais à laquelle ont fait néanmoins assumer tous les inconvénients du texte Robien alors que son champ d’application est minoritaire). Votre entreprise ne vous a jamais assuré de sa pérennité quelques mois avant de vous bazarder à un marchand de soupe ? Moi, si. J’ai vécu tout ça. En quarante ans de travail salarié, je n’ai pas trouvé une seule entreprise qui « jouait le jeu ».

Mais le gouvernement compte sur les entreprises qui « jouent le jeu » pour que les prix n’augmentent pas. Et tout le monde trouve ça très bien !!!

Et pendant ce temps là, Ségolène avance seule devant un troupeau d’éléphants occupés à se faire des croche pattes avec leur trompe. Cet héroïsme dans le désert et ce festival de trahisons et d’égoïsmes mal placés n’ont pas convaincu les électeurs de la gauche populaire de continuer le combat. Sans doute y a-t-il une dose de « fatalisme culturel » quelque peu oriental dans l’état d’esprit de nos jeunes banlieusards. On a joué, on a perdu, c’était un jeu de cons, on laisse béton.

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Il est vrai que rien, dans la pauvreté des moyens scolaires et éducatifs mis à leur disposition, rien dans le mauvais accueil que leur réserve le monde du travail n’est propre à les encourager à la persévérance. La montagne d’échecs en puissance au pied de laquelle ils se trouvent les dissuade de se battre encore et toujours. Dommage. L’humanisme comptait sur eux.

Aujourd’hui, un crétin interviewé disait sur France-Info que le RMI était une aberration puisqu’on « gagnait plus » à le toucher qu’à travailler. Mais mon pauvre monsieur, si la différence entre le RMI et l’activité est trop faible, ce n’est pas la faute du RMI , c’est la faute aux bas-salaires, au chômage, au racisme à l’embauche et à la précarité des contrats de travail. Si ça valait le coup d’aller travailler, pourquoi ce petit peuple débrouillard n’irait-il pas ? Est-ce la faute du RMI si le travail est une arnaque ?

Pour rire un peu, regardez donc cette vidéo de notre président de la république qui a essayé de parler du droit des gays à Poutine. Mais l’autre l’a eu à la vodka. Hips !

http://www.dailymotion.com/related/3745143/video/x27qdl_sarkozy


Eric Boever, présentateur de la télévision belge qui a commenté cet extrait, s'est excusé "d'avoir laissé entendre que Sarkozy ait pu être pris de boisson sur ce clip". Excusons nous donc. Comme a si bien dit Ségolène hier soir sur Antenne 2, le téléspectateur jugera. "Mieux vaut trop de caricature que pas assez". Cela, c'est Sarko qui l'a dit.

Toutes les contrevérités sont aujourd’hui bonnes à dire. On rase gratis. Les aigrefins de tout poil vont en profiter, la fracture sociale va encore se creuser, et on en arrive à souhaiter que ça pète aussi vite que possible. Plus on attend, plus ça fera mal. On peut tromper une personne tout le temps, tout le monde un certain temps, mais pas tout le monde tout le temps.

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