jeudi 15 novembre 2007

130° Ce qui est et ce qu'on en dit.

Notre président duracell aux batteries crépitantes qui aime tant voir l’actualité du jour pousser aux oubliettes ses gesticulations de la veille a de plus en plus de mal à maîtriser sa machine. (voir mon article n° 111).

Entre les évènements qui prennent du retard et ceux qui pètent en avance, il y a une saturation qui le contraint à un silence auquel nous ne sommes plus habitués. Depuis qu’il a été victime d’injures homophobes de la part d’un pêcheur breton qui l'a, de surcroît, menacé de zidanisation, on le voit et on l’entend beaucoup moins. Ça fait tout drôle d’entendre ses ministres : on n’avait plus l’habitude.

Ce qui devait se produire est arrivé : une collision des évènements qui ne parviennent plus à passer en bon ordre sous les fourches caudines de son service médiatique. Il y a embouteillage au portillon !

La robe des avocats en pétard traîne encore sous les pieds des étudiants privatisables, lesquels sont poussés à coup de pare-chocs d’autobus sur les voies des conducteurs de trains qui obligent les automobilistes à brûler dans les embouteillages une précieuse essence privée de TIPP flottante.

Y a-t-il un satisfait dans la salle ? Parce que dans les sondages, d’habiles officines en trouvent bien quelques uns, mais dans mon entourage, ou s’épanouissaient pourtant quelques porteurs de bulletin de vote sarkoziques, je n’en connais plus aucun. Si, un, pardon. Pour combien de temps encore ?

La bouze sur le gâteau est que l’absence totale de gauche et d’opposition ne nous laisse aucune alternative entre la sortie de route sarkozienne et la dérive ordinaire. Pauvre France…


Bousculade républicaine vue par Delacroix. Autre chose, non?

Dimanche, Xavier Bertrand affirmait que la réforme était indispensable au point qu’il n’y avait rien à négocier. Ce qui était déjà un cache misère percé puisque la SNCF avait déjà négocié avec un syndicat de conducteurs de trains.

Lundi, il recevait la CGT. Mardi, il écrivait à tous les syndicats. Il doit être vachement copain avec la Poste, puisque dès le lendemain matin mercredi, tout ce beau monde se réunissait pour examiner de plus près ce « rien à négocier » et voir ce qu’il y avait dedans.

Et jeudi, on constate que le « rien à négocier » est si riche de contenu qu’on se donne un mois pour en tirer la substantifique moelle.

Moi, vous me connaissez, j’appelle un chat un chat, et ça une marche arrière stratégique. Puisque tout ne peut pas passer en même temps par l’étroite porte de la démolition des acquis sociaux dessinée par le président, on va retarder certains éléments du convoi pour éviter la bousculade.

La grève des transports étant la plus impopulaire, c’est à elle que l’on accorde en priorité les délais les plus larges.

Ne nous y laissons pas prendre : Face à l’éclosion spontanée des revendications et des protestations, le gouvernement oppose une stratégie construite et planifiée à peine érodée par les bévues de ses ministres.

D’accord, il y en a certains et certaines qui déconnent à plein tube, parmi lesquelles Rachida Dati dont les frasques ne se limitent pas au dépeçage à la hussarde du système judiciaire français. Le Canard Enchaîné d’hier, page 2, nous en apprend de belles sur la gestion des mondanités par la petite dame. Le 6 novembre dernier, trois ministres et une député sont invitées avec notre Nicolas à dîner chez le président Bush. Elles ont un rendez vous précis dans le hall de leur hôtel pour monter dans une limousine qui doit les conduire à la Maison Blanche un quart d’heure avant celle du président. Il y a là Christine Lagarde, Rama Yade, Nadine Morano, et donc Rachida Dati. Les trois premières sont à l’heure, et un quart d’heure après, toujours pas de Rachida. Le protocole décide en cata que la limousine partira sans elle. Drame diplomatique ? Non !

A peine le carrosse des trois fées a-t-il tourné le coin de la rue que Carabosse Rachida paraît radieuse dans sa robe Dior, et s’engouffre avec un sourire entendu dans la limousine sarkozienne qui a pris la place de l’autre devant l’hôtel. C’est en compagnie du président qu’elle paraîtra à la Maison Blanche.

« Elle nous a déjà fait le coup au Maroc, d’être en retard pour arriver dans la voiture du président » confie Christine Lagarde aux journalistes.



On joue à la voiture de Barbie au gouvernement pendant que le désert français s’intensifie avec la disparition de ses tribunaux, que les citoyens qui vivent loin des centres urbains et ne peuvent plus s’offrir de l’essence sont invités à faire du vélo par Christine Lagarde, un des rares membres du gouvernement qu’on n’a justement pas encore vu sur une bicyclette, pendant que nos étudiants voient avec terreur s’approcher le spectre des étudiants américains endettés jusqu’à 45 ans (pour ceux qui réussissent) par le remboursement de leurs études, et pendant que les gens qui nous transportent la nuit, le dimanche et les jours fériés se voient contester quelques compensations dont non seulement ils ne déméritent pas, mais qui de plus ne représentent qu’une goutte d’eau dans l’océan des retraites.

Les médiatiques amis du président ont beau recuisiner l’actualité à leur façon, elle reste riche d’enseignements. Par exemple, les « votes à bulletins secrets » dans les universités y sont présentés comme la voix incontournable de la démocratie alors que n’y votent que quelques dizaines d’étudiants pendant que les assemblées générales sont désignées comme de l’agitation d’extrême gauche alors qu’elles en rassemblent des milliers.

La télé vient de me dire qu’un métro sur quatre circulait alors que la station au coin de ma rue n’a pas entrebâillé ses grilles depuis mardi soir. D’ailleurs, les artistes méconnus de banlieue n’ont pas résisté au spectacle de tant de métros arrêtés au terminus et ont entrepris un peu de décoration, comme en témoigne cette photo prise par mes soins hier après midi.



Vous avez entendu parler du phishing, cette manière d’envoyer des emails reproduisant les pages d’accueils de grandes institutions pour persuader les braves gens de confier à des bandits leurs mots de passe et autres numéros clés de carte de crédit.

Il paraît que ça fonctionne, mais j’en suis bien surpris. Je sais bien que le francé et l’ortograf ne sont pas les matières préférées des surfers, mais pour répondre favorablement à un email rédigé de la sorte, il faut aimer endosser l’habit de gogo.

En voici un que j’ai reçu, et qui a été reproduit par le site d’alerte « secuser.com » auquel je vous conseille une nouvelle fois de vous abonner. (c’est gratuit !)

Internet est international, mais manifestement, les escrocs ne le sont pas. Ils ont donc du confier à un logiciel de traduction automatique la rédaction de leur poulet.

Voici le texte intégral :

Cher Value Customer,

Nous avons récemment passé en revue votre compte et suspect que votre LCL Le Crédit Lyonnais

peut avoir été consulté soit un troisième non autorisé partie.

cliquez dessus au dessous du bouton afin de regagner l’accès au votre compte.

Vous Avez 1 Message Non Lu Dans Votre

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Pour plus d’information sur la façon de protéger le votre compte, veuillez visiter le centre de Banque LCL Le Crédit Lyonnais. Nous faisons des excuses pour n’importe quel dérangement que ceci peut causer vous,

et apriciate que votre aide en nous aidant maintenezt l’intégrité de l’entier LCL Le Crédit Lyonnais system.

Merci de votre attention prompte à ceci matière

Sincerely,

Tout sur LCL – Informations légales – Dispositions Générales de Banque

On avait déjà à la télé les banquiers chanteurs, mais si vous confiez votre pognon, et à fortiori vos mots de passe à celui-là, vous méritez ce qui va vous arriver.

Faites une expérience : tapez un paragraphe de Victor Hugo (ou d’un autre, Brethmas par exemple). Faites le traduire en anglais (ou n’importe quelle langue) par un logiciel de traduction. Faites retraduire le résultat en français par le même logiciel. Une fois, déjà c’est rigolo. Deux fois, c’est impayable. Trois fois et plus, c’est l’overdose. Pour égayer une soirée, ça vaut un bon Trivial Poursuit.

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