jeudi 1 mai 2008

163° Pétera, pétera pas?

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L'ONPES, Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale, dépendant du ministre du travail et de la solidarité, a remis hier son rapport annuel au gouvernement.


http://www.travail-solidarite.gouv.fr/espaces/social/partenaires-institutionnels-associatifs/observatoire-national-pauvrete-exclusion-sociale-onpes/


L'ordre sarkozyen y paraît plus en forme que jamais. Le fossé se creuse entre les plus pauvres, qui voient leur nombre s'accroître et leurs revenus se dégrader, et les plus riches, dont les revenus ont augmenté quatre fois plus que le coût de la vie.


Chiffres à l'appui, le rapport remarque que les choses ont été en s'améliorant jusqu'en 2002, et que c'est depuis cette date qu'elles se dégradent à toute vitesse.


Mais que s'est-il donc passé en 2002? N'y aurait-il pas eu des élections malencontreuses?


Le rapport épluche les raisons pour lesquelles la fracture s'élargit. Toutes sont les conséquences des mesures sociales et techniques prises par les gouvernements Raffarin, et Villepin, et des six premiers mois de Fillon.


Les trois causes principales du basculement dans l'extrême pauvreté sont:


le nombre croissant de radiations des Assedic destiné à faire baisser artificiellement les chiffres,

le nombre croissant de ceux qui, bien qu'inscrits à l'ANPE, ne touchent pas un sou (plus de 40% !), pour cause de fin de droits ou de cotisations insuffisantes

les nombreux titulaires de contrats de travail à temps partiel, qui ne peuvent pas vivre de leur salaire réduit mais sont néanmoins impitoyablement comptés comme des travailleurs à parts entières et radiés des institutions sociales.


Et enfin, le rapport contient tout un chapitre sur la mauvaise répartition des produits du travail, dont la part revenant aux salariés va en s'amenuisant au profit de celles accordées aux cadres et aux actionnaires, et sur les mesures fiscales qui favorisent ceux qui pourraient payer davantage en reportant la charge sur ceux qui n'y parviennent plus.


Le tout fort bien résumé part ces quelques mots: « les entrepreneurs ne se considèrent plus comme des acteurs sociaux ».



Le Canard Enchaîné n° 4566 du 30 avril 2008


A cet égard, la péroraison télévisée de l'habitant de l'Elysée mercredi dernier est assez révélatrice. Dans un élan de populisme qui ferait pleurer un crocodile, le bonhomme s'est attaché à nous expliquer qu'il allait maintenant « faire président » en abandonnant quelques unes de ses vilaines manières.


Notez bien, j'avais remarqué qu'il ne faisait pas très président, et je n'étais sans doute pas le seul, mais ça va mieux en le disant, non?


La démonstration est exemplaire de populisme et de forfaiture: sous des dehors mi-sérieux mi-arracheur de dents et avec des accents « pleins de bon sens et de répartie », le schtroumpf de l'Elysée a poli sa surface, verni son aspect, emballé la forme de sa prestation de ses plus beaux atours.


Mais au fond de lui, l'implacable mécanique de la broyeuse du petit peuple continue à tourner, bien lubrifiée, efficace, discrète, opiniâtre, décidée, absolutiste.


Programmé en « mode moissonneuse », et tout affairé à la récolte du travail des autres, l'homme a franchi l'obstacle avec une relative aisance, sans craquer ses coutures et sans trop montrer ses grandes dents.


Certes, il a beau être le roi de l'emballage-cadeau avec joli ruban, il n'a pas convaincu grand monde, sondages à l'appui. Après sa prédication, le nombre des incrédules s'obstinait à dépasser les 50%, et le nombre des convaincus n'excédait guère celui de sa base de partisans la plus aveugle. C'était plus un coup de couteau dans l'eau qu'un train de mesures efficace, mais ça permettait à la presse de commenter, aux gloseurs de gloser, et au service propagande de pousser une fois de plus les balayures sous le tapis sans se faire repérer.


D'ailleurs, les « mots clés » du service de com élyséen étaient arrivés dans les salles de presse avant même le muppet show pour être bien assurés de devancer les commentaires de l'opposition.



Comment tout cela finira-t-il? Depuis ce peu mémorable discours, les évènements se sont bousculés pour démontrer, si besoin était, que la harangue n'avait servi à rien.


Florence Parisot proclame que ce n'est pas jusqu'à 61 ans, mais jusqu'à 62 ans qu'il faudrait maintenir les boeufs sous le joug, mais n'a toujours rien proposé pour exhorter les membres de son club à continuer de les embaucher au-delà de 56 ans. La France tient toujours le record du monde des papys chômeurs.


D'ailleurs, la fonction publique elle-même, qui devrait donner l'exemple, encourage le départ à la retraite précipité de ses troupes en annonçant clairement qu'elle n'entend en renouveler que la moitié...


Aucune mesure fiscale n'est envisagée pour conjurer la montée du prix du pétrole; juste une petite prime au chauffage attribuée aux plus pauvres des plus pauvres, avec un fouillis de critères d'attribution inextricable disposé pour réduire administrativement au strict minimum le nombre des bénéficiaires, et permettre de dire « qu'on a fait quelque chose ». On ne reparle plus de la « TIPP » flottante instaurée par Jospin et abolie par Raffarin, ni d'aucune mesure de compensation.


Car le gouvernement « fait toujours plein de choses », mais pauvres de nous, on est toujours du côté de la poussière et des éclaboussures. On n'en voit jamais ni le résultat ni les dividendes.... Leurs bienfaits se perdent toujours en route, à moins qu'ils ne prennent trop souvent le chemin des foyers cossus où on les a concoctés.




Le mois de mai arrive: on se regarde en chiens de faïence. Les lycéens défilent, les étudiants grondent, les ouvriers font grève, les pêcheurs bloquent les ports, les enseignants dépriment. Mais chacun dans son coin.


Vous n'auriez pas du feu?


Que faudrait-il pour que se renouvelle cette belle union que les mois de mai savent si bien fédérer, ces grands élans du coeur et de l'action, cette chaleureuse conscience populaire que les pouvoirs successifs ont si bien su déchirer en nous faisant insidieusement prendre « l'intérêt de quelques uns » pour « l'intérêt de la France ou l'intérêt de tous» à grand renfort de contrevérités réitérées par des communicants de talent?


Dernière trouvaille de mon petit concours de slogans:


« Pas d'embauche? Soyez débauchés! »


Les histoires de droits de l'homme qui s'effacent systématiquement dès que se pointe le nez d'un Airbus, en Chine il y a quinze jours, en Tunisie hier, seraient grand-guignolesques si n'étaient en jeu des libertés, des vies, des droits menacés que l'on passe sous silence. L'Allemagne exporte mieux que nous sans faire tant de chichis: la chancelière Merkel a d'ores et déjà annoncé qu'elle n'irait pas à Pékin.


Ça fait déjà deux fois que Rama Yade s'excuse de faire son boulot de secrétaire d'état aux droits de l'homme. Un peu comme Kosciusco Morizet, qui s'est effacée devant « la raison d'état » au moment où 73% des Français lui donnaient raison. C'est plus guignol que les guignols, à la fin.


Les trois femmes-alibi du gouvernement ne cessent de se faire « recadrer », de voir leurs voyages annulés (Yade au Japon), leurs entretiens annulés (Yade encore avec Khadifa Cherifa, Présidente de l'Association des femmes tunisiennes démocrates, qui clame à la télévision que Rama Yade ne fait que de la figuration.) . La soupe est bonne, mon Colonel !


Il est pourtant des démissions plus honorables que certaines obstinations...


Le Canard Enchaîné n° 4566 du 30 avril 2008




Actualité gay, homophobie et autres...


Alors que le commissaire européen aux droits de l'homme réclamait plus de protection pour les droits et les personnes LGBT, la Commission Européenne, elle, décide d'abandonner les directives préparées dans ce sens, et de limiter aux seuls handicapés les mesures qu'elle s'apprête à promouvoir. Leader de la tendance, le groupe démocrate chrétien allemand, qui n'oublie pas d'être chrétien et dont les membres se sont fait tirer la manche lors de leur élection par les autorités religieuses de leurs länder... auxquels se sont joints avec empressement les délégués Polonais, Lithuaniens, Bulgares, Chypriotes, et Italiens depuis la toute récente élection du schtroumpf milanais.


Et le fameux logiciel « Ardoise » qui demande aux gens avec qui ils partagent leurs nuits? Après avoir tenté de passer en force et nous avoir caché que la bête était déjà en place dans près de 700 commissariats, s'être fait rabrouer par la CNIL et montrer du doigt par la commission européenne, Michèle Alliot Marie accepte de supprimer les champs litigieux du système, notamment celui concernant les préférences sexuelles et les convictions religieuses.


A Paris, le centre Beaubourg cherche des noises pour pas grand chose. Il doit y avoir là un ennemi obstiné de notre cause. Tous les ans, lors de la journée mondiale contre l'homophobie, (le 17 mai prochain), le centre LGBT de Paris monte un stand sur le parvis de Beaubourg, lieu de rencontre et forum populaire s'il en est, de surcroît situé en plein Marais à deux pas des lieux stratégiques.


Cette année, refus du Centre Beaubourg qui est, semble-t-il, gestionnaire de son parvis. Or le hasard veut que ledit centre LGBT de Paris, situé depuis des années rue Keller, quelque part entre la Bastille et Ledru Rollin, soit venu le mois dernier s'installer dans des locaux flambant neufs, justement rue Beaubourg. Ainsi, non seulement il est concerné au premier chef par la journée mondiale contre l'homophobie, mais de plus, il est maintenant là en voisin... Et c'est justement cette année qu'on veut l'exclure!


Une conseillère PS du 3° arrondissement, précisément chargée de la lutte contre les exclusions et les discriminations, a pris langue avec le machin Pompidou pour obtenir la révision de cet oukaze. Quand je dis que nos libertés sont menacées chaque jour et qu'il faut les défendre pied à pied, en voilà une belle illustration. Avis aux « cigales » qui croient encore que tout est définitivement acquis... Ceci dit, si le centre Beaubourg veut s'expliquer de cette situation, je me ferai un devoir de publier sa réponse.


La gay pride de Cracovie, en Pologne, a à nouveau été marquée par des heurts entre les gays et des groupuscules de néomachins nationalistes cathos et skinheads. Ils ont l'air malin, les skinheads cathos, à argumenter sur le « contre-nature »!


La police a foncé dans le tas et arrêté aveuglément dans les deux camps. La justice, elle, a d'abord relaxé les skinheads, peut-être par sympathie, peut-être aussi parce que les magistrats y ont reconnu leurs enfants? Puis ensuite les gays, qui avaient tout de même l'autorisation de défiler... Seuls deux skins sont poursuivis pour violences.


Le maire de Moscou, qui nous croit toujours possédés par le démon, le vrai, çui des curés avec une queue rouge fourchue, veut encore cette année interdire la gay pride qui se prépare dans sa ville.


Son organisateur, Nicolas Alexeev, la maintient. J'ai déjà eu l'occasion de parler de ce Nicolas Alexeev dans mon billet n°99:


http://brethmas.blogspot.com/2007/05/99-pirates-pirates-pirates.html


comme d'un véritable héros de la cause LGBT. Puis-je suggérer à Monsieur le maire de Paris de le nommer, lui aussi, citoyen d'honneur de la ville de Paris? Cela ferait bien avancer nos affaires. Après tout, et sans préjuger des droits des Tibétains, il y a trois fois plus de gays en Russie que d'habitants au Tibet.


En Chine, il y a trente fois plus de gays que d'habitants au Tibet! Il y a aussi en Chine deux militants gay marquants, Wan Han Hai et Chen Yu Rong, qui ne cessent d'être emprisonnés, et qui mériteraient également cet honneur. Cela obligerait le dalaï-lama, qui ne porte pas forcément les gays dans son coeur, à partager avec quelques pédés héroïques les distinctions de la ville de Paris..


Le charmant Daniel Radcliffe, Harry Potter pour les intimes, achève six mois de représentations de « Equus » à Londres, au théâtre Gielgud, pièce dans laquelle il apparaît entièrement nu en pleine lumière pendant dix minutes.


http://www.acausedesgarcons.com/2007/01/daniel_radcliff.html


Il s'apprête maintenant à aller jour la pièce, qui est un succès, à Broadway, mais l'angoisse qu'il a fort bien maîtrisée à Londres le saisit soudain à l'idée de son exhibition new-yorkaise. Il ne veut plus voir circuler sa photo à poil sur internet, et affirme que malgré les interdictions, elle a été prise à l'insu de son plein gré par des spectateurs de bon goût. Et l'Amérique lui paraît terrifiante à cet égard.


Daniel Radcliffe, Equus, Gielgud Theatre, Londres 2008

Un peu tard peut-être.... Cette photo en pied, que je possède, mais qu'on ne trouve plus sur internet, me semble par sa grande qualité avoir été prise en studio par un photographe professionnel, et certainement pas furtivement par un spectateur. Je ne vais évidemment pas vous la publier ici, puisqu'il ne veut pas qu'on le fasse, (vous pouvez toujours me la demander gentiment...) mais je doute que ce soit au fond la « crainte de la photo furtive » qui le motive profondément. Allons Daniel, tu es très beau. Tout le monde t'as trouvé très mignon, personne n'a ri, bien au contraire! . Tu as de la chance de pouvoir te montrer de cette manière, profites en au lieu de t'abandonner à des états d'âme pudibonds.


En attendant, on constate une floraison d'associations, tant en Angleterre qu'aux USA, qui travaillent au boycott du prochain et dernier film d'Harry Potter, -encore à sortir-, pour protester contre cette nudité théâtrale. Excellente publicité pour le film et pour la pièce. Je suspecte leurs producteurs d'être dans le coup.



Jean Daniel Cadinot, le célèbre cinéaste des adolescents fornicateurs est mort. Il laisse sur son blog un message à la postérité.


http://www.cadinot.fr/cadinot/index.php


Considéré dans le monde entier comme le prince de la french touch éjaculatrice des garçons français , Cadinot est l'auteur d'un certain nombre de classiques: "Scouts", "Sacrè Collège", "Harem", "Service actif", "Chaleurs" ou "Double jeu". C'est l'un des premiers à avoir essayé de scénariser sérieusement le film porno, à y introduire intrigue et dialogues, et à y faire parler ses acteurs autrement que par onomatopées. Tache ingrate s'il en est, ses jeunes étalons ne possédant que rarement des dispositions pour la comédie.


Il pose néanmoins un problème que j'ai déjà eu l'occasion d'exposer dans un billet que je ne retrouve pas concernant les lamentations du SNEG (-syndicat national des entreprises gay) à propos de la baisse du chiffre d'affaires des lieux, produits et services gays.


Pourquoi des films pornographiques vieux de dix et vingt ans sont-ils toujours en vente au même prix que les nouveaux, ce prix étant d'ailleurs deux à trois fois supérieur à celui des films pornographiques hétéros? (45 à 80€ pour les gays, 15 à 35€ pour les hétéros)


Lesquels films hétéros finissent au bout de quelques mois dans le bac à soldes pour quelques euros. Les film gay, non! Vingt ans plus tard, ils sont toujours au prix fort, ce qui tend à prouver qu'il existe toujours « quelqu'un » pour les acheter ! Des collectors savamment flattés !!! Mais aussi que les gays sont des requins pour les gays.


Ce précédent billet ne visait pas Cadinot, mais le Tandem Johan Paulik-Georges Duroy. Néanmoins, le problème est bien le même.


Les prochaines mauvaises nouvelles risquent de nous venir d'Italie. Après les législatives berlusconifiées, c'est la mairie de Rome qui vient de tomber aux mains d'un homme pas vraiment sorti de son passé d'extrême droite...Gianni Allemanno a commencé sa carrière au MSI, parti résiduel du fascisme traditionnel de l'Italie du Nord.


http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_social_italien


Il s'est fait élire sur une campagne sécuritaire, exploitant à outrance le viol d'une étudiante par un immigré et quelques agressions comme il doit s'en produire chaque jour dans une grande ville.


La vie des lieux gays étant, d'après la loi italienne, encore plus assujettie au bon vouloir des autorités locales qu'en France, l'inquiétude est très grande dans les lieux et entreprises gay de la région romaine.



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