mercredi 20 août 2008

189° On rame dur sur la galère Sarkozie

.



Les chiffres et les sondages estimant l'action gouvernementale dégageant depuis quelque temps une furieuse ambiance de Titanic juste après l'iceberg, la très catholique et pas très apolitique Fédération de Familles de France, pressentant sans doute une rentrée sociale difficile, s'est emparée d'une rangée de rames de la galère Sarkozie pour l'aider à se sortir du tourbillon.


Elle déclare donc à hauts cris que le caddy de la rentrée aurait baissé de 7%, chiffre immédiatement démenti par deux autres associations familiales, - et non des moindres - la fédération des familles rurales, et l'union des familles laïques.


Pourquoi toute cette agitation? Que sont ces associations familiales?


Les associations familiales sont nées à la fin du 19° siècle et au début du 20°. Elles étaient à l'origine un peu protestantes, et beaucoup catholiques, la plupart se créant en réaction aux lois de 1905 qui interdisaient les congrégations.


Celles qui existaient à l'époque reçoivent un soutien appuyé du gouvernement de Pétain, dont les priorités familiales étaient affichées, et qui trouve là un levier pour faire avancer sa politique. L'UNAF, l'Union nationale des associations familiales, chargée de les fédérer, est créée en 1942 par la loi Gounod, puis réorganisée par de Gaulle en 1945, puis à nouveau en 1951 et 1975.


Autant dire qu'aujourd'hui, toutes les associations familiales appartiennent à l'UNAF, de la plus confessionnelle à la plus laïque. C'est par ce cadre général qu'elles organisent leur représentativité, clé du niveau d'attribution de leurs subventions.


Voici le panorama en date de 2007 des principales associations françaises:

source: http://fr.wikipedia.org/wiki/UNAF




Dans ce schéma, chacune a évidemment son capitaine et tient son cap.


Concernant la Fédération des familles de France, un article retrace avec force détails l'histoire , l'évolution et les options du mouvement:


http://www.fairelejour.org/article.php3?id_article=22


Je vous en conseille la lecture in extenso, c'est riche d'enseignements. L'association des familles de France a la procédure facile, les commentaires à la suite de cette page en témoignent.


Le moins qu'on puisse en dire est qu'elle défend une optique résolument « familialiste » de la société, qui exclut l'avortement, tout statut administratif des homosexuels et autres libertés de cet ordre. On l'a retrouvée au premier rang de la lutte contre le minitel rose, et elle a été déboutée en 2007 d'une plainte tentant de faire interdire le site « second life » après qu'elle eût pu y introduire un avatar en forme d'enfant provocateur.


http://www.sur-la-toile.com/article-3679-Familles-de-France-en-guerre-contre-Second-Life.html


http://www.vnunet.fr/fr/news/2007/07/02/second-life-familles-de-france


On imagine donc l'empressement avec lequel cette association vole au secours d'un gouvernement où elle compte Christine Boutin au nombre de ses soutiens les plus actifs. L'article de « faire le jour » cité ci-dessus rappelle le détail du « vote familial » cher à Pétain et dresse le curriculum vitae des grands ténors qui ont été à la tête de la fédération des familles de France depuis cette époque.


La presse, prudente sur l'affaire, analyse la divergence des chiffres en déclarant que les associations qui ont trouvé une hausse du caddy de rentrée ont compté dans leur panel les vêtements et autres articles « périphériques » alors que Familles de France s'est strictement cantonné aux cahiers et stylos.


http://www.liberation.fr/actualite/societe/346350.FR.php


Il paraît paradoxal qu'une association si soucieuse de pudibonderie ait pu envisager un instant d'envoyer ses bambins tous nus à l'école...


Situation d'autant plus désopilante que, dans la suite de son rapport, Familles de France ne nie pas l'explosion des prix des vêtements, cartables et autres objets indispensables à une rentrée réussie.

Elle se contente de « tonitruer » sur le prix en baisse des crayons et des gommes, et de passer le reste sous silence dans un entrefilet. « Je l'ai dit, mais je ne l'ai pas crié ». Chacun appréciera.


La partie criée de la dépêche est bien passée et la baisse très artificielle du prix de la rentrée a fait le buzz. Le tour est habilement joué. Les mises au point et autres démentis ne font jamais autant de bruit que le buzz original. La Sarkocratie est en marche.





Une qui se porte clairement bien, par contre, c'est la pétition contre Edvige, que je vous avais invité à signer dans mon billet n° 181 du 15 juillet.


http://brethmas.blogspot.com/2008/07/181-signez-la-ptition-contre-edvige.html



Il comptait à cette date 41 000 signatures dont 120 associations.


Au terme d'un mois de vacances pendant lequel tout le monde s'est éloigné de son ordinateur, le nombre des pétitionnaires est passé à 80 000 signatures dont 675 associations...


C'est bien, mais pas assez.


C'est la rentrée... Le moment de relancer cette pétition, d'en parler à vos amis, vos collègues.


http://nonaedvige.ras.eu.org



.

Aucun commentaire: