vendredi 23 janvier 2009

228° Religolo (Religulous), un film indispensable!

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Il est des films indispensables, de ceux dont on ne saurait faire l'économie. Pensons à « Nous sommes tous des assassins », « Apocalypse now », « Voyage au bout de l'enfer » et même « Shortbus », objet de mon article n° 69.

http://brethmas.blogspot.com/2006/11/69-shortbus-un-film-indispensable.html


Religulous est un de ceux-là.



Si la laïcité existe, c'est évidemment pour protéger la liberté de confession et de pratique religieuse, mais on oublie trop souvent qu'au nombre de ces libertés doit figurer celle de ne croire en rien. En Europe, c'est généralement assez facile, et surtout acceptable par l'opinion, aux USA, il en est tout autrement.


Dans le grand bazar outre atlantique, le problème n'est pas de pouvoir choisir librement sa religion, mais de pouvoir n'en choisir aucune! Il est « socialement » obligatoire d'en choisir une! A l'entrée des villes, les églises fleurissent comme des marchands de meubles dans une zone industrielle. On crée une église comme en Europe une entreprise.... Qu'importe celle que vous fréquentez; c'est l'homme-sans-dieu qui est infréquentable.


Devant ce concept d'illumination obligatoire, il était temps de faire un documentaire sur la bêtise humaine et la divagation métaphysique. Ce que Michael Moore avait fait pour sur Bush et sur le système de santé, il fallait l'appliquer aux marchands de bénédictions.


C'est Larry Charles qui s'y colle. Larry Charles, c'est le zigoto auquel on doit l'étonnant Borat, un premier coup de semonce contre les certitudes mal placées.


Pour ce faire, il s'adjoint Bill Maher, un homme à tout faire de la scène et de l'écran américain qui s'était notamment distingué en animant un talk show sur la chaîne Comedy Central intitulé « Politically Incorrect », émission au titre explicite qui connut un immense succès jusqu'à ce que sa trop grande lucidité à propos du 11 septembre, jugée « anti-américaine » la fasse passer à la trappe.


Nos compères soumettent à des interview peu complaisants des pasteurs de différentes églises folkloriques, des rabbins, des immams, et différents protagonistes de la chose religieuse américaine comme les animateurs d'un parc d'attraction catholique de Floride qui, à grand renfort d'hémoglobine et de coups de fouets de centurions, propose façon parc Astérix quatre représentations quotidiennes du jugement du Christ, de sa mise en croix et même de sa résurrection les samedis dimanches et jours fériés.


Bill Maher pose avec une sympathique outrecuidance les questions qu'il ne faut pas à des rabbins qui se contredisent, à des immams embarrassés, à un sénateur républicain de l'Arkansas d'une confondante stupidité et émaille ses interview de courts extraits de films choisis avec un bel à propos. On fait un tour au fameux musée du créationnisme dont je vous ai déjà parlé dans mon billet n°107:

http://brethmas.blogspot.com/2007/06/107-crationnisme-contre-conseil-de.html


puis on se rend au Vatican et à Jérusalem histoire d'achever la tournée du monothéisme en délire.


D'aucun affirment que le film est outrancier, caricatural. Comment qualifieraient ils alors l'église des routiers, celle qui guérit les gays, et plein d'autres dont je vous réserve la surprise?


C'est vrai qu'il se termine en plaidoyer pour le doute et l'agnosticisme et se conclut en une étrange « prédication athée »...



Il dénonce en tout cas furieusement le lien entre la religion et la guerre, entre la croyance et l'intolérance, et l'amour prôné et la violence pratiquée, et surtout entre le dogme et l'intelligence.


Un film hygiénique à passer d'urgence dans toutes les écoles.



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