lundi 2 juillet 2012

421° Ouh la menteuse ! !


Après avoir dit pis que pendre du mariage homosexuel depuis sa fondation, et avoir même parlé « d'union civile » afin de mieux enterrer le mariage proprement dit des homos, (j'étais personnellement aux « Bains-douches » le 11 février 2007 pour y entendre les promesses de Nicolas Sarkozy en personne sur le sujet), et laissé échapper quelques rumeurs de changement d'avis pour tendre un piège dans lequel Libé était tombé, puis avoir enfin désavoué Benjamin Lancar, Sarkozy, dans sa dérive droitière, a bien fini par trancher : « pas de mariage dans son programme présidentiel pour 2012 ».


François Fillon avait même verni le cercueil le 3 février 2012 en affirmant que « seul le mariage hétéro permet la sécurisation des enfants ». Quand on voit les intégristes s'estimer « blessés » par une pièce de théâtre qu'ils ne vont pas voir, on imagine l'effet gratifiant de pareille déclaration sur les millions d'homosexuel(les) de France et d'ailleurs.


C'était compter sans le culot de Rachida Dati, qui enchaîne les télévisions à l'approche des Gay Pride et autres Marches des Fiertés, en proclamant que Nicolas Sarkozy aurait été favorable au mariage gay. Ah bon ? Secrètement ? A la suite d'une déception ? Dommage qu'il ne l'ait pas dit plus tôt. Et surtout pas fait. Il a eu cinq ans pour le faire, et l'UMP dix ans...


Cette digne émule de George Orwell essaie de nous réécrire l'histoire. L'UMP n'aurait jamais dit non ? Mdr, comme on dit sur les tweet.




Mariage gay : "on n'a jamais dit non"par Europe1fr


Non mais, elle prend réellement les homosexuels pour des cons, ou quoi ? Sarkozy, en plein dérapage droitier, tout à la panique de sa défaite annoncée, aurait voulu changer d'avis ? Même pas en rêve ! Et de toute façon, c'est trop tard ; Madame Dati. L'élection est passée, le cocotier est perdu. Les Français ont élu ceux qui ont vraiment promis d’établir le mariage universel sans distinction de préférence sexuelle. Devez-vous ajouter à l’humiliation de la défaite la caricature d'un mauvais perdant ? Nous faire le coup des grands génies qui ont toujours été incompris ? Ou comme Madame Morano, la blague des journalistes responsables de la déroute ?

Carla Bruni, elle aussi, affirme que la défaite de Chouchou est due à ces mauvais journalistes. Ces journalistes pourtant pas si bêtes puisqu'ils ont réussi à rendre célèbre une chanteuse sans voix, mais là encore, comme disait Pierre Dac, quand on prend des vessies pour des lanternes... eh bien on se brûle.


Cameron Slade, un écolier new-yorkais de 13 ans, est un militant des droits LGBT de la première heure. Après avoir appelé au mariage gay dans de nombreuses tribunes et même à la télévision, il a voulu délivrer sa pensée à la fête de son école.


Pas de pot, la direction de son école lui a interdit de s'exprimer. Si je comprends bien, aux USA, en vertu de la fameuse liberté de parole, les homophobes peuvent appeler à la haine et au crime homophobe avec mégaphones et pancartes à tous les coins de rue, mais un simple directeur d'école peut s'opposer à l'expression de l'avis inverse ? Ah il est beau le pays de la liberté. Pays où votre serviteur va faire un long voyage cet été pour toucher du doigt ces étranges us et coutumes.


L’Amérique doit assumer sa politique de "free speech". S'il n'existe là-bas aucune loi pour faire taire les homophobes, (ce qui est le cas), on ne voit pas à quel titre on pourrait faire taire les homosexuels....

Et enfin les censeurs sont, comme toujours, punis par où ils ont péché: Écrit pour être donné dans une école du Queens, ce discours est, à la suite de son interdiction, passé à la télévision et fait le tour de la planète sur internet.


En France, on a aussi quelques dinosaures, héritiers de l'Inquisition et ennemis de la libre expression. Par exemple, le délicat Eric Raoult, (battu aux élections), qui dans ses dernières jours de députation, exprimait toute sa méfiance à l'égard des cyber-cafés, ces endroits où tout un chacun peut écrire librement ce qu'il veut à qui il veut. Quelle horreur, le peuple qui s'exprime !


Nadine Morano, elle, a la grandeur d'âme de continuer à mettre ses brillantes élucubrations à la dispositions des humoristes et autres blogueurs taquins. Suspectée d'un zeste de racisme, elle déclare « adorer le couscous » avec son amie « plus noire qu'une arabe »...




Morano : "j'adore le couscous et les bricks à... par Europe1fr



Mais Madame Morano, si votre copine est très noire, c'est peut-être qu'elle est très pauvre et qu'on lui a coupé l'eau chaude ? Euh non ? Bon bon, on voit croit sur parole. En tout cas, continuez à nous faire profiter de votre philosophie, c'est un délice sans cesse renouvelé. On ne s'en lasse pas.

Photo Bonaventure AFP

Eric Zemmour, lui, a perdu son procès conter le rappeur Yousoupha, qui l'avait traité de con dans une de ces chansons. On en déduit donc que traiter Zemmour de con, ce n'est pas lui faire injure. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est la justice. .

A noter que Zemmour, lui, décrit le rap comme « une sous-culture d'analphabète ».

Un partout, la balle au centre.

Photo Bonaventure AFP

Et enfin affaire dont j'ai déjà parlé ici et qui va faire encore couler de l'encre et susciter bien des engueulades : Najat Valaud Belkacem, qu'on aime bien pourtant, persiste à faire avancer un projet de loi visant à « abolir la prostitution » en pénalisant les clients...

Outre le caractère don-quichottesque de semblable proposition, elle ne va pas sans soulever bien des problèmes de fond et de forme.


On veut lutter contre la traite des blanc(he)s et le proxénétisme. Je suis pour. Tout le monde est pour. Mais alors, ce sont ces fléaux qu'il faut mettre dans le collimateur ! La prostitution, elle, n'en déplaise à Najat, n'est objectivement qu'une forme de libre-disposition de son corps. Pas d'amalgame fâcheux, s'il vous plaît...


Pénaliser les circonstances et les intervenants qui font que les prostitué(es) cessent de disposer librement de leur corps, très bien, mais pas en bombardant les civils !

Photo SIPA

Pénaliser les clients, c'est faire exploser les chantages, le nombre de couples brisés, et d'enfants déchirés dans des séparations, c'est fermer le principal exutoire à la violence sexuelle, rétablir des circonstances favorables à la tentation de l'abus et du viol, et continuer à marginaliser les dizaines de milliers de filles et de garçons qui n'ont pas d'autre choix que la prostitution pour éviter la délinquance. Car il faut bien manger et se loger, tout de même. Sans parler du nombre d’étudiants qui ne s'en sortent que de cette manière. Elle a vu le prix des chambres d’étudiant à Paris, Madame Vallaud-Belkacem ?

Pour humilier les mal-baisés, il y a toujours du monde, mais pour emmerder les marchands de sommeil, on se bouscule moins. Ces gens là mettent toute la prospérité de l'immobilier dans la balance pour défendre leur petit pré carré, et ça marche à tous les coups, même avec la gauche ?


Et c'est enfin continuer à priver d'existence légale et de droits sociaux tous ceux qui ont choisi cette profession pour obtenir légalement un petit bout de reconnaissance et de statut social sans tomber dans la délinquance.


Actuellement, en levant son impôt sur les prostitué(es), l'état en devient le proxénète légal, mais il ne leur rend pas les services sociaux qu'en échange de l'impôt, il accorde à toutes les autres professions. Pour un gouvernement qui s'est fait élire sur un principe d'égalité retrouvée, c'est plutôt sous cet angle qu'il faudrait aborder le problème : offrir aux prostitué(e)s la reconnaissance, la sécurité, le contrôle sanitaire, un statut légal, et tous les avantages dus aux travailleurs légaux.

Tout le reste n'est qu’exaltation féministe qui nous éloigne complètement de la réalité.




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