mardi 27 janvier 2015

495° Petite théorie de la relativité.




Syriza n'est pas un tout nouveau parti. Sa fondation remonte à 2004 et ses premiers élus aux élections de 2007. Depuis le début, en vrai parti de gauche, Syriza a été favorable à l'égalité des droits pour les LGBT.
Il est vrai qu'en Grèce, pareille posture est plus avant-gardiste qu'ailleurs : même les socialistes du PASOC y sont opposés, et en 2015, n'existe toujours aucune forme d'union, même civile,…

Bien avant l'élection qu'il allait remporter, Alexis Sipras avait dessiné sa stratégie politique pour « l'après élection ». Il faudrait faire face à l'Europe, résister, et pour ce faire, s'allier de manière un peu « contre-nature » mais efficace à un parti souverainiste, lui aussi capable de résister à la pression européenne.


Mais ces gens-là, le parti LAOS, sont de droite, et même très de droite, puisque copains avec le Front National français, et donc opposés à l'émancipation des LGBT. Qu'à cela ne tienne : à la trappe, les revendications d'égalité citoyenne des LGBT. Quelque jours avant le scrutin, Alexis Tsipras a déjà déroulé le tapis à ses nouveaux amis politiques, et les LGBT sont balayés, comme toujours, sous le tapis. Évacues, radiés. Sacrifiés sur l'autel du pouvoir.

Les LGBT et leurs droits -qui sont pourtant un « droit de l'homme » comme les autres-, ne seront-ils jamais qu'une valeur d'ajustement aux yeux des politiciens de tous bords, même ceux en qui on a failli avoir confiance ?

Nous sommes bien peu de choses, n'est-ce pas, Madame Michu ?


A la lumière de cette cuisante déception, on peut s'interroger sur le corollaire de cette douloureuse constatation. On se souvient qu'en 1999, les socialistes français ont du s'y reprendre à deux fois pour voter le PACS, messieurs les députés de gauche ayant, lors du premier passage de la loi, préféré se défiler que de devoir rendre compte devant leurs électeurs d'avoir voté une mesure si décriée dans les presbytères et autres sous-préfectures. On sait qu'en 2012 et 2013, les édiles du PS, président en tête, n'étaient pas de fervents partisans du mariage pour tous, et qu'ils ont mis neuf mois à voter une loi qui aurait du passer en trois semaines, permettant ainsi aux bataillons homophobes de distiller des citernes d'eau bénite et de fomenter des manifestation anti-républicaines qui sont autant d'injures à la laïcité.

Était-ce, comme je l'ai supposé dans ce blog en leur en faisant le reproche amer, une simple valse-hésitation, une incohérence de stratégie politique comme ils semblent en faire tant ?
A moins que ce ne soit une manœuvre de diversion, un pavé jeté dans la mare des médias pour en troubler l'eau de manière assez durable, et détourner ainsi l'attention des foules hagardes des vrais problèmes, chômage, dictature économique d’Angela Merkel, et de quelques autres sujets qu'on aimerait voir passer au second plan ?...



Négligence ou suprême stratégie politique ? Amateurisme ou dévoiement de la politique ?

L'échiquier devient intéressant à observer, l'élection espagnole de Podemos approchant à grand pas. Sauf qu'en Espagne, les droits LGBT ont déjà été reconnus.
Syriza et Podemos vont-ils fraterniser, en dépit de l'abîme qui les sépare en matière de gestion des droits des minorités ?. Si c'est le cas, on pourra s'en réjouir en matière de lutte contre l'austérité merkellienne, mais ce sera une nouvelle démonstration de la virtualité des droits LGBT.





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