mercredi 14 octobre 2015

516° Le Vatican toujours homopĥobe, en dépit des apparences.






Dès le début de son mandat, le pape s'était lancé dans l'intox. « Qui suis-je pour juger? » [les homosexuels] avait-il dit aux journalistes.

C'était oublier un peu vite que quelques mois plus tôt, avant d'être projeté sous les feux de la scène vaticane, Bergoglio s'était rendu célèbre dans son pays, l'Argentine, pour avoir été le leader de la coalition anti-mariage gay. Lequel avait quand même été voté en mai 2010. Nous, on avait Frigide Barjot, eux, ils avaient l’archevêque Bergoglio. On fait avec ce qu'on a.

L'alors archevèque de Buenos Aires s'était dépensé sans compter pour faire échouer le vote de la loi, désignant ses partisans comme « Le mouvement du diable » (La movida del demonio) et qualifiant leurs intentions "d'attaque destructrice délibérée contre les intentions de Dieu".

Il avait organisé des prières dans toutes les églises du pays et avait fait le tour des radios et télévisions pour avertir les pauvres argentins de l'apocalypse qui les attendait. Il en profitait – du temps qu'il tenait le micro- pour vilipender pèle-même le mariage des prêtres, la légalisation de l’avortement, le contrôle des naissances, l’ordination de femmes, et le droit octroyé aux transsexuels de se faire reconnaître par l'état civil.




Ne nous attendons pas qu'il sorte grand'chose de positif pour les LGBT du synode sur la famille qui se tient actuellement à Rome. Outre que l'opinion majoritaire de l'assemblée est clairement homophobe, il est patent que les déclarations tiédasses du pape sur le sujet ne tendent qu'à vouloir faire croire aux médias admiratifs qu'il « aura essayé » de faire quelque chose. Plus on observe sa carrière « politico-ecclésiastique », plus on comprend qu'il ne souhaite en réalité aucune avancée dans ce domaine.

La preuve nous en est fournie par le soutien sans faille accordé par le pouvoir vatican à l’évêque de Coire, un petit suisse qui avançait pour doctrine à l'égard des homosexuels le passage du Lévitique (20/13) qui a provoqué tant de massacres au cours de l'histoire :  
 «Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils commettent tous deux une abomination. Ils seront punis de mort, leur sang retombera sur eux».




Une association suisse a porté plainte contre lui pour « incitation au meurtre ». Le ministère public du Canton des Grisons vient de déclarer la plainte sans suite, affirmant que l'incitation publique au crime ou à la violence (article 259 du Code pénal suisse), n'était pas clairement établie dans cette déclaration publique. (L’évêque avait prononcé ces paroles lors d'un discours devant un parterre catho intégriste à Fulda en octobre 2014.) 

Que faut-il à la justice suisse pour entendre cette déclaration comme une incitation au crime ou à la violence ? Justifier l'exécution des homosexuels, ce n'est pas du pousse-au-crime ? Il n'y a pas un peu le feu au lac, là ? L'association plaignante Pink Cross a fait appel de cet abandon inique.

Pourtant, tout porte à croire que l’évêque a eu très peur d'être condamné : depuis des mois, il se confondait en excuses maladroites, en « j'ai été mal compris » et autres « c'est pas moi msieur le juge ». A croire que de puissants soutiens ont pu lui éviter une condamnation que lui même semblait estimer inévitable…




On reproche aux jihadistes de prendre à la lettre des textes d'un autre âge, force est de constater que ce Monseigneur Vitus Huonder fait exactement la même chose. Le problème est que si on poursuit impitoyablement les premiers, on continue à baiser la bague du second avec la même obséquiosité.

Pire, son patron, le Vatican, se garde bien de le désavouer, et encore plus de le sanctionner. Tout au plus, la conférence des évêques suisses s'est-elle fendue d'une déclaration à la Ponce Pilate : « Les déclarations de l’évêque de Coire n’engagent que lui et ne reflètent pas les positions de l'église suisse ». Positions sur le sujet qui n'ont d'ailleurs jamais été exprimées et qu'on s'est bien gardé de préciser malgré l'occasion qui s'offrait.

Ajoutons à ce portrait édifiant d'homophobie en action le refus du Vatican d'accréditer le nouvel ambassadeur de France au regard de son homosexualité. Avec un petit coup de chapeau à la résistance passive de l'Elysée qui, devant cette discrimination officielle, a décidé de ne pas nomme d'autre ambassadeur à la place du recalé et de laisser la chaise du représentant français vide en signe de protestation.


Allez en paix.



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