mardi 15 mars 2016

530° J'ai honte..



Retour à l'état sauvage... 




J'ai honte de voir, au nom d'instances supposées me représenter, toutes ces familles, ces hommes, ces femmes, ces enfants, ces vieillards, patauger et grelotter dans la boue le long d'une frontière de barbelés du genre de celles qu'on espérait ne plus jamais voir, même dans les pays les plus barbares.




Or ce n'est pas chez les sauvages, mais chez nous, en Europe, terre de culture et de civilisation, que se dressent de telles barrières.

Pas besoin de longs discours et de raisonnements alambiqués pour illustrer cette évidence : la meilleure chose qu'on pourrait faire pour étendre l'humanisme et l'harmonie à tous les peuples qu'on regarde de si haut, ce serait d'en donner l'exemple chez nous.




C'est raté. Même le « camp de réfugiés aux normes internationales » de Grande Synthe prend l'eau de toutes parts huit jours après sa mise en service…  

Les allées sont boueuses et les plafonds y fuient les uns après les autres… Les très nombreux immeubles vides de nos villes sont toujours vides et aucune autorité ne s'est seulement préoccupé d'en ouvrir les portes.


 Le plus grave, c'est que les populations elles-mêmes attisent et promeuvent ces attitudes de rejet.

Sans même parler des élections ici et là en Europe qui rapprochent du pouvoir des partis xénophobes, au niveau local, chez nous, jusqu'à Paris, les « braves gens » ont l'air de croire que la présence de familles réfugiées dans leur ville ou dans leur région va compromettre leur petit confort.

Dans le XVI° bien distingué, chez ceux qui sont si prompts à donner des leçons, ce sont insultes et vociférations parce qu'on a prévu d'installer une petite unité de réfugiés dans le bois de Boulogne. 

A croire que même leurs chiens ont le droit de chier dans des zones exemptes d'étrangers.





Il faut faire du logement social ? On va taper dans le haut de la fourchette, aider les pas trop riches, tant pis pour les plus pauvres.




J'ai honte...





Le silence assourdissant…


Là, je n'ai pas honte du tout, parce je n'ai élu aucun des protagonistes de cette lamentable histoire, aucun d'eux ne me représente et je les exècre tous avec la même vigueur.

Je regarde et j'écoute, c'est tout.

Il y a deux ans ans, lors du vote sur le mariage pour tous, les vais obsédés ont mis en avance le « droit » des enfants, la « sécurité » de leurs corps, pour exprimer leur homophobie de manière la plus ordurière.


© Reuters

A qui mieux-mieux, on assimila homosexualité et pédophilie, et on se répandit ad libitum en remarques nauséabondes, comme le Cardinal Barbarin, qui, comme s'il était hanté par des pulsions partouzeuses, a déclaré urbi et orbi :

Après, ils vont vouloir faire des couples à trois ou à quatre. Après, un jour peut-être, l'interdiction de l'inceste tombera"

Or voilà une véritable affaire pédophile qui éclate à Lyon. On aurait dû entendre les Barbarin, Ludovine de la Rochère et Frigide Barjot hurler en horde contre les protagonistes.

Mais pas de chance pour les homophobes, tout se passe au sein de l'église...Le coupable n'est pas un marié de madame Taubira, c'est un prêtre, et c'est son supérieur le cardinal Barbarin qui étouffe le scandale en ne livrant point le vrai coupable à la vraie justice.




Alors, où êtes vous, vociférateurs de la manif pour tous, avec vos contre-vérités, vos amalgames à la noix, vos procès d'intention, vos accusations mensongères, on ne vous entend pas…

Là c'est un des vôtres qui est pris la main dans le slip, ce n'est pas un délit supposé, un procès d'intention, c'est un vrai cas judiciaire avec des plaignants en chair et en os.

Votre silence est assourdissant. Avant de vous occuper des coucougnettes des autres, démontrez donc que vous en avez.

J'ai honte...








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